intermarché Le Bosc. Dispositif AFPR entre promesse et espoir et dure réalité sur le terrain

Publié le par christine guillaume


beaucoup d'espoir d'emploi pour les lodévois au moment de la construction du supermarché

Le Bosc. Dispositif AFPR, le miroir aux alouettes pour une vingtaine de stagiaires d’Intermarché
Entre promesse d’embauche et réalité sur le terrain

 

 

Déception, révolte, rancœur. La pilule est dure à avaler pour Marie qui élève seule ses quatre enfants. Dans l’espoir de décrocher le fameux contrat à durée indéterminé, sesné lui rendre la vie meilleure, elle était prête à tout accepter. Quand le Pôle Emploi lui a proposé de suivre une action   de formation préalable au recrutement (AFPR) lui faisant miroiter, selon elle «  la promesse d’un CDI à l’issue de sa formation, » elle n’a pas hésité.  Comme une vingtaine de ses collègues regroupé aujourd’hui en collectif, elle a accepté pour 650 euros par mois de faire des heures supplémentaires ou de travailler de nuit en dépit des statuts de la convention  « Difficile de dire non, quand a le chantage au CDI qui plane au-dessus de la tête »..

A peine un mois après l’ouverture en grande pompe du supermarché, le couperet est tombé, comme une vingtaine de ses collègues, Marie a été remerciée.

« On se retrouve sans rien, bafoués, humiliés « . Les  anciens stagiaires se sentent lésés par ce dispositif qui selon eux «  est une aubaine pour l’employeur. ». Le constat est amer «  On a tout nettoyé et préparé avant l’ouverture, gratté le sol à l’acide…Si le patron avait fait appel à une entreprise de nettoyage cela lui serait revenu beaucoup plus cher… on a été exploité…mis plus bas que terre…On est des êtres humains tout de même… ». Une expérience douloureuse pour celles et ceux qui avaient placé tous les espoirs dans ce dispositif de retour à l’emploi. Un dispositif qui pourtant selon les textes vise « à permettre au demandeur d'emploi, auquel est proposé un emploi pour lequel il lui manque des compétences, de se former afin de pouvoir répondre à cette offre d'emploi… S'il atteint le niveau de qualification requis, l'employeur s'engage à embaucher le demandeur d'emploi en CDI, en CDD d'au moins 6 mois ou en contrat de professionnalisation . »

Les limites de l’AFPR   

Un dispositif qui montre ces limites et ces carences. Anne-Marie Ferrandez, directrice du Pôle Emploi de Clermont Lodève a déclaré récemment dans la presse :« voyant que le directeur abusait de ce dispositif de l’Etat j’ai interrompu ces aides à la formation et informé les stagiaires qu’ils ne devaient pas tout accepter  ».L’incertitude demeure sur le paiement des heures supplémentaires et des heures de nuit  réservé aux seuls salariés de l’enseigne commerciale. Si les collectif a saisi l’Inspecteur du travail, la démarche concernant les Prud’hommes paraît plus aléatoire en raison même de l’absence de contrat de travail lié à ce dispositif.

Quoi qu’il en soit les stagiaires remerciés sont formels « on ne les y reprendra plus .. Ils ne cèderont plus aux sirènes de la promesse d’un CDI pour accepter n’importe quel emploi et à n’importe quelles conditions ».». Un sujet qui relance en tout cas le problème de l’emploi dans la Grande Distribution et le gouffre qui existe souvent entre les promesses et la réalité sur le terrain  souvent décrié dans les médias locaux et nationaux.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article